Esprit de la ruche (L') - cmmtr Olivier Bitoun
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Esprit de la ruche (L') - cmmtr Olivier Bitoun
On parle beaucoup de Victor Erice à l'occasion de la manifestation à
Beaubourg Erice / Kiarostami. Carlotta nous offre l'opportunité de
revoir en copie neuve son film L'Esprit de la ruche.
C'est une oeuvre mystérieuse qui au fur et à mesure des
visions révèle de nouveaux secrets.
La première de ses beautés c’est le regard, la présence de
la petite Ana Torrent, trois ans avant Cria Cuervos. Il y a vraiment quelque
chose de magique qui émane de la jeune actrice, une force d’envoûtement, une
présence à la foi extrêmement dense et aérienne. Il est d’ailleurs amusant de
constater qu’Erice et Saura ont appelé leur héroïne Ana, comme s’il était
impossible de nommer différemment le personnage et son interprète, comme s’il
elle était un corps qui traversait réel et fiction d’un même mouvement. Ce
trajet entre l’écran de cinéma et la vie est d’ailleurs très prégnant dans
L’Esprit de la ruche. Le film débute sur une séance du Frankenstein de James
Whale à laquelle assiste Ana et sa sœur Isabel. Des images du film vont dès
lors contaminer l’imaginaire d’Ana. Son regard sur le monde va se charger de
ces images fantastiques. Le masque d’apiculteur de son père rappelle celui de
la créature, en classe les enfants s’amusent avec l’anatomie. Ana noue des
relations avec un homme pourchassé par la police, comme pour conjurer la mort, incompréhensible
à ses yeux, de la petite fille du film. Ana vient de faire l’apprentissage de
la mort et un abyme de questions se pose à elle. Sa grande sœur, Isabel est
dans l’expérimentation de la mort : elle joue à tuer, à faire la morte,
invente des histoires de revenants. Ana, elle, est dans la découverte, l’indécision.
L’Esprit de la ruche parle des peurs de l’enfance, des fantasmes. Il parle de
la manière dont le cinéma s’en nourrit, et de la manière dont ses images
nourrissent la vie en retour. C’est aussi un film sur la solitude, sur la
difficulté de nouer des relations. Magnifique portrait d’un mari et de sa femme,
présence énigmatique d’un amant, relations entre un père et ses enfants. Luis
Cuadrado signe une photographie splendide, alors même qu’il était quasi
aveugle.
Beaubourg Erice / Kiarostami. Carlotta nous offre l'opportunité de
revoir en copie neuve son film L'Esprit de la ruche.
C'est une oeuvre mystérieuse qui au fur et à mesure des
visions révèle de nouveaux secrets.
La première de ses beautés c’est le regard, la présence de
la petite Ana Torrent, trois ans avant Cria Cuervos. Il y a vraiment quelque
chose de magique qui émane de la jeune actrice, une force d’envoûtement, une
présence à la foi extrêmement dense et aérienne. Il est d’ailleurs amusant de
constater qu’Erice et Saura ont appelé leur héroïne Ana, comme s’il était
impossible de nommer différemment le personnage et son interprète, comme s’il
elle était un corps qui traversait réel et fiction d’un même mouvement. Ce
trajet entre l’écran de cinéma et la vie est d’ailleurs très prégnant dans
L’Esprit de la ruche. Le film débute sur une séance du Frankenstein de James
Whale à laquelle assiste Ana et sa sœur Isabel. Des images du film vont dès
lors contaminer l’imaginaire d’Ana. Son regard sur le monde va se charger de
ces images fantastiques. Le masque d’apiculteur de son père rappelle celui de
la créature, en classe les enfants s’amusent avec l’anatomie. Ana noue des
relations avec un homme pourchassé par la police, comme pour conjurer la mort, incompréhensible
à ses yeux, de la petite fille du film. Ana vient de faire l’apprentissage de
la mort et un abyme de questions se pose à elle. Sa grande sœur, Isabel est
dans l’expérimentation de la mort : elle joue à tuer, à faire la morte,
invente des histoires de revenants. Ana, elle, est dans la découverte, l’indécision.
L’Esprit de la ruche parle des peurs de l’enfance, des fantasmes. Il parle de
la manière dont le cinéma s’en nourrit, et de la manière dont ses images
nourrissent la vie en retour. C’est aussi un film sur la solitude, sur la
difficulté de nouer des relations. Magnifique portrait d’un mari et de sa femme,
présence énigmatique d’un amant, relations entre un père et ses enfants. Luis
Cuadrado signe une photographie splendide, alors même qu’il était quasi
aveugle.
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